Envie de maigrir avec des coupe-faim ?
Envie de maigrir avec des coupe-faim ? Ces produits, souvent présentés comme des solutions miracles pour perdre du poids rapidement, attirent de nombreuses personnes. Mais sont-ils vraiment efficaces et sans danger ? Avant de céder à cette tentation, il est essentiel de comprendre leur fonctionnement, leurs limites, et surtout leurs risques. Découvrons ensemble pourquoi il vaut mieux miser sur des alternatives durables et saines pour atteindre vos objectifs de perte de poids.
Qu’est-ce que des coupe-faim ?
Les coupe-faim sont des compléments que l’on trouve en pharmacie, en grandes surface ou encore sur internet. La plupart sont des fibres ou des mucilages qui vont agir sur la faim. Ces fibres vont gonfler dans l’estomac et l’on aura une sensation de satiété rapide. Mais en excès, ces compléments peuvent donner des ballonnements, des gaz, des troubles digestifs, des diarrhées, voir même un risque d’apparition de troubles du comportement alimentaire (TCA). D’autres encore auront des effets laxatifs, diurétiques où l’on constatera une perd de poids. Sauf que cette perte de poids correspond à de l’eau et non à de la graisse.
D’autres produits en phytothérapie peuvent entrer en interactions avec des traitements médicamenteux et créer des effets indésirables, parfois graves.
Malheureusement, l’envie de maigrir avec des coupe-faim peut aussi engendrer une spirale sans fin d’un idéal beauté nauséabond ! D’une quête des kilos en trop, des bourrelets disgracieux, du dernier régime à la mode après avoir fait un n-ième yoyo, d’être dans la case « normalité ». Ils peuvent amener à un retard de prise en charge médicale adaptée sur vos objectifs avec un médecin, une diététicienne-nutritionniste ou encore avec un psychologue.
Qu’est-ce que le poids ?
Le poids est l’addition de la masse musculaire, grasse, osseuse et hydrique qui composent notre corps.
Mais le poids quand l’on se pèse, c’est aussi le poids des selles, de l’eau et du repas consommé précédemment !
Le poids est aussi une histoire de génétique, nous sommes tous programmés pour un poids. Merci Mère nature et l’Évolution, et non merci la presse féminine et autres logiciels de retouches photos !
Faim, rassasiement, satiété, qu’est-ce que c’est ?
La faim est le signal du corps comme quoi il faut manger, donc apporter de l’énergie à son organisme.
Le rassasiement est la diminution du plaisir pour un aliment, la faim est cependant encore présente pour la suite du repas.
La satiété est le signal du corps comme quoi il a suffisamment eu d’apports alimentaires, on a suffisamment mangé donc on a plus faim. C’est la disparition du sentiment de faim à la suite du repas.
L’intérêt des coupe-faim
Les coupe-faim, que l’on dit naturels ou pas (ici je parle des produits de type pilules, cures, comprimés, produits détox, brûles-graisse, où certains aliments « miracles », etc.), n’ont pas d’intérêt et encore moins si cela est considéré comme une pilule miracle en repoussant le plus longtemps la problématique du rapport au comportement avec l’assiette, la gestion du stress, du sommeil, de sa sédentarité.
Ce n’est pas parce qu’ils sont dits naturels qu’ils sont sans danger, et ce n’est pas non plus des bonbons, ni une solution miracle dans la perte de poids et les grignotages !
Ils peuvent faire plus de mal que de bien si l’on ne règle pas l’origine de la faim, de l’équilibre alimentaire, de l’activité physique adaptée, de la gestion du stress et du sommeil, ainsi que l’hydratation.
Ce que dit la science
Si ces produits, ou même les régimes que l’on voit partout, fonctionnaient réellement et sur le long terme, des études scientifiques sérieuses et indépendantes prouveraient leur efficacité. Tout comme les patients n’auraient plus besoin de consulter dans les cabinets concernant les problématiques de faim et de poids.
Prenons l’exemple avec une personne qui utilise des nouilles de konjac (9 kcal pour 100 g) pour réguler ses envies de faim. L’organisme d’une femme adulte est d’environ 1800 kcal par jour. Consommer une assiette de konjac avec des légumes n’apportera pas le carburant nécessaire à l’organisme pour fonctionner. On sera sur une assiette d’environ 60 kcal pour 200 g de légumes et 120 g de nouilles de konjac, soit 3 % des Apports Énergétiques Totaux, autant dire que l’on est loin du compte ! Le problème de la sensation de faim sera toujours présent. Pire, vous risquez d’avoir les crocs après ce repas !
Dernièrement, on voit des personnes détourner des médicaments nécessaires à des patients pour mincir. Par exemple des traitements et des capteurs de glycémie utilisés par les personnes diabétiques en temps normal, sont détournés provoquant une pénurie de médicaments et dispositifs médicaux au détriment de ceux qui en ont réellement besoin.
Ce phénomène inquiétant surtout avec les réseaux sociaux pose un problème de société sur la vision du corps, du poids, de la silhouette et de la perte de poids rapide tout en altérant son état psychologique, psychique et physique.
Le corps est comme une voiture qui a besoin d’essence pour rouler, de liquide de refroidissement, d’huile, etc. Nous avons besoin de consommer d’un peu de tout des groupes d’aliments lors des repas. Cela afin d’être concentré, vigilant, attentif, d’être moins fatigué, avoir moins envie de grignotages, de prendre soin de nos organes, etc.
A-t-on vraiment besoin de ces produits, pour avoir une sensation de faim sans apporter suffisamment d’énergie à son corps ? C’est comme contourner les problèmes de fond avec des œillère en étant aidé avec une baguette magique.
Quelles solutions pour lutter contre la faim ?
Il n’y a pas de solutions miracles ou de poudre de perlimpinpin. C’est pourquoi, il est primordial d’aller voir un vrai professionnel de la santé qui s’occupe de l’assiette. C’est-à-dire une diététicienne-nutritionniste ou un médecin nutritionniste pour revoir ensemble vos habitudes et votre rapport à l’alimentation. Le but étant de déceler éventuellement si un travail pluridisciplinaire complémentaire avec d’autres praticiens doit être mis en place.
Se dire par exemple :
– « Je vais faire un régime pour tester ou perdre mon dernier yoyo ».
– « Je vais diminuer ce groupe d’aliments car on m’a dit/j’ai lu qu’ils font grossir ». Donc être dans de la restriction cognitive et perdre ses repères.
– « Je vais prendre des coupe-faim/brûle-graisse, faire une cure détox ».
– « Je dois diminuer les féculents (voir pour certains charlatans de les supprimer) car ce n’est pas bien d’en manger trop ». Donc de ne peux plus avoir des petits plaisirs et avoir peur par la suite de ce que l’on mange.
Résultat : frustration, angoisses pour manger. Mais surtout ce que nous redoutons, nous les diététiciens-nutritionnistes, c’est le risque d’apparitions de troubles du comportement alimentaire. Que vous n’ayez plus un rapport sain entre votre corps et votre assiette, ou encore que des carences ou des pathologies surgissent.
Ce type de produits peut être le début des ennuis chez certains, le début d’un engrenage : je me mets au régime – je perds – j’ai repris – je refais un régime et plus restrictif – je n’ai sûrement pas fais assez d’efforts – je perds peu – frustration – je perds ma motivation – je reprends du poids – je me sens nulle – etc. Et cela sur plusieurs années avant de se dire qu’il y a un problème, qu’il faut consulter un professionnel de santé de la diététique et de la nutrition.
En conclusion
Perdre rapidement du poids pour faire plaisir à la société ou à des personnes, rentrer dans une case pour être « normal » sinon on est dans l’anormalité, sauf que la « normalité » et l’« anormalité » n’existent pas puisque nous sommes tous uniques et différents par définition.
Est-il normal d’avoir peur de manger, d’être angoissé par son assiette ? Non.
Avez-vous envie de maigrir avec des coupe-faim rapidement comme le proclame certaines méthodes médiatisées et coûteuses ? D’avoir envie de perdre du poids avec des coupes-faim ? Non plus, donnez-vous du temps.
La meilleure solution est de ne plus hésiter à aller voir un Diététicien ou Nutritionniste ou un médecin-nutritionniste. Cela afin de vous redonner les clés sur votre alimentation et apaiser votre relation avec l’assiette dans la bienveillance.
En conclusion, nous ne devons pas être votre dernier espoir, mais être au contraire dans vos premières solutions.
Stéphanie Ballot, Diététicienne-Nutritionniste